Susana Solano. Traces
Royal hotel de la monnaie. Madrid
Fotos: Miguel de Guzmán.

L’exposition du travail graphique de la sculptrice Susana Solano présente les oeuvres à l'intérieur de quatre volumes en bois insérés dans quatre salles du musée. Les dimensions des volumes sont déterminées par les dimensions variées des oeuvres présentées, et forcent une proximité du visiteur avec les oeuvres plus petites; par conséquent, ces volumes aussi permettent que les grandes oeuvres exposées à l'extérieur jouissent de la neutralité d'un espace peu densifié.


Les prémisses du projet étaient claires: 4 salles peu adaptées aux oeuvres à présenter, beaucoup de matériel graphique, et la demande spécifique de l'artiste de donner du caractère à l'exposition. Aussi, l'exigence du musée de faire le montage en bois, puisque la Casa de la Moneda a son propre atelier de menuiserie. Au-delà des oeuvres à petit format, l’exposition intègre quelques pièces de moyen format et quelque peu oeuvres de gran format et caractère. Le design de l’exposition est né du désir de constater ces trois différentes échelles, en assignant un espace différent à chacune d'elles; a cette volonté initiale, il y a la nécessité d'augmenter considérablement la surface d'exposition dû au grand nombre d'oeuvres à exposer.


On génère ainsi quatre objets autonomes, qui accueillent l'observateur et favorisent une relation plus intime avec l'oeuvre de petit format. Les coffres sont suspendus, ce qui renforce grâce à sa forme, la linéarité du parcours du visiteur; ils sont pints en blanc à l'intérieur pour donner un fond neutre pour les peintures, et noir à l'extérieur pour renforcer leur apparence et continuité. Ces objets volontairement abstraits, sont suspendus à une structure très régulière en bois qui donne ampleur et rythme. De l'intérieur de ces corps, la relation avec le reste de la pièce est neutralisée; vu de l’extérieur, ces coffres cachent partiellement les silhouettes des visiteurs qui les occupent et créent des relations inattendues entre l'observateur, la pièce et l'objet expositif.


Ainsi, chacune des quatre salles a un certain numéro des oeuvres de grand format qui cohabite avec un seul engin noir qui flotte dans la même pièce, et qui est localisé latéralement dans l'espace pour en pas se contagier de la diversité de genres, couleurs o dimensions des oeuvres plus petites. La condition abstraite de chacun de ces objets n'implique pas que ces engins ne soient pas compatissants avec l'espace ou ils sont localisés; leur forme, accès et proportions répondent aux conditions de chacun de ces espaces. La première pièce de l’exposition caractérise un volume bas hébergeant une série de vidéos. La seconde pièce caractérise un volume long, comme un tunnel linéaire conduisant à la troisième pièce dans laquelle, l’intersection de deux volumes linéaires crée un petit espace intérieur. Finalement, la quatrième pièce contient le volume final, qui conduit les visiteurs vers la sortie.


Finalement, c'est important de souligner la simplicité souhaitée dans la construction et l'aspect de l'objet expositif. La conception et l'installation des coffres suspendus expose clairement la structure et les vis; même l'éclairage à presque industriel est un simple fluorescent central dans chaque corps. Malgré leur simplicité, ces objets arrivent à peupler l'espace et lui donner de l'échelle et ordre. Ainsi, lorsque l'exposition est visitée en masse pour des écoliers, l'architecture oblige à un certain ordre et critère pour observer les oeuvres. D'autre part, lorsqu'on visite l'exposition dans la solitude, ce qui est habituel dans le musée à l'après-midi, l'espace ne se présente pas désolant, mais plutôt on se sent en quelque sorte enveloppé et accompagné par le travail magique Susana Solano.

 

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